mardi 27 avril 2010


Illustration: L.langlois
1992





Mardi, 26 septembre 2006
Vers à soie

Soirées provençales


Hier, visite du cousin JF Moran avec de nouvelles moutures de chansons dans son sac à malice, dont VER À SOIE que j'ai écrite pour lui et que j'offre aujourd'hui en primeur à mes lecteurs. Saku et moi faisons du mois d'août un festival provençal improvisé. Nous passons nos soirées, entre deux étreintes passionnées, à visionner de vieux films de Pagnol et à nous lire à voix basse des Lettres de mon moulin. Le temps file, zou! je vous dis pas...

Écrit par Mistral
6.08.04

***

C'est à la suite des choses que l'on recule pour l'avancement. On retrouve toujours des mots en quelque part... ils sont là, ils attendent...dans le corridor, le long d'un mur, le long d'un corps. Ils attendent...qu'on les recueille, qu'on les effeuille...au hasard d'un jour sans nom...Ils attendent...patiemment, qu'on en veuille et qu'on en deuille...les yeux agards, les mains dans l'Or...Où qu'ils étaient, on trouve toujours vos mots, dans les vers à soie comme dans chacun de soi


Se taire...ou chanter: Moran

La peau des mots


Il n'y a jamais rien pour rien...

La semaine dernière je flânais au milieu de toute cette musique...Moran, un nom qui me disait vaguement quelque chose, un visage, des mots...Prendre TABAC, le CD, l'ausculter un peu, prendre son pouls, se raviser, puis le remettre dans le casier... en prendre un autre, celui de cette jeune chanteuse, Corinne Bailey Rae, qu'un certain Coyote inquiet m'a fait découvrir à partir de son blogue; C.B.R., qui est entrain de devenir une vedette je pense, avec son tube Just like a star... puis cette fameuse Neuvième de Beethoven, jouée par The Orchestra of the Gürzenich of Cologne et dirigée par M. Günter Wand, la version que le chef Kent Nagano préfère, et qu'il a lui-même si bien dirigée avec l'OSM, le 6 septembre dernier à la P.D.A. La Musique, encore Elle, toujours Elle, cette Magnifique...Puis en triant quelques encarts publicitaires y'a environ deux semaines de ça, je tombe sur la programmation de cette récente boîte à chansons, L'Intendant.


Puis Moran, encore lui, qui figure parmi les invités...Intriguée. Mais qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là? On part surfer un peu sur ce Net-plus-Ultra, pour y découvrir des mots, une musique, des extraits, une Voix, un visage, des coupures de presse, puis un Forum sur lequel on peut y glisser quelques mots brefs, quelques compliments à quelqu'un qu'on ne connaît pas encore...

http://moranmusique.com/


Ah! à quelqu'un qu'on ne connaît pas encore.....pour y recevoir, un ou deux jours plus tard, un message parvenant d'un nom qui nous dit vaguement quelque chose... une note de l'Artiste qui a pris le temps de répondre à cette nouvelle " fan " inconnue qui lui donne rendez-vous le 2 novembre prochain, dans cette petite salle située au 10 des-Vaisseaux-du-Roi...face à la gare du Palais...On est en Nouvelle-France après tout...Oh oui, c'est toujours comme ça que ça se passe, ou que ça doit se passer: on répond, on re:répond, on re:re:re:répond, et ça devient une valse, un rock ou un tango, on sait pas trop, mais ce sont des mots...toujours des mots...puis ça re:re:re:commence pour se re:re:re:poursuivre, parfois pour s'arrêter, pour peut-être aller pêcher dans un lac sans fond à tout jamais ou simplement aller faire une ballade de 7 jours à Paris, ou encore pour s'évader d'ICI, des Jambes Urbaines, des Frimes de l'Éphèbe ou du Socle Instable...


Parfois il s'y trame des histoires d'amour, d'amitié, ou d'amouritié, comme j'aime à l'écrire, et Dieu seul sait, ou le Diable, où nous mèneront tous ces mots qu'on s'écrivaille, qu'on éparpille, qu'on cisaille, qu'on torpille, ces mots cernés sans nom, ces mots bornés comme ci comme ça... ces mots lâchés lousse pour passer le temps, ou pour le presser un peu... de temps en temps.......................


Voilà comment Moran est apparu dans ma vie, comme une urgence, comme une envie d'urgence. Puis en cherchant les paroles de ses superbes chansons, je tombe sur un papier virtuel qui m'apprend que Mistral, qui lui aussi un jour m'a fait tomber pour ses mots de jeuneauteur, a collaboré au tout premier album de Jean-François Moran...


Cette " annonce " a fait ma journée...et ce n'était pas celle faite à Marie...Et puisque je possède encore une certaine mémoire, malgré mon appartenance au baby-boom-rang, je l'ai mise aussitôt à rebours pour revenir sur les lieux du crime, tout près de ce grand lac muet où y pêchait tranquillement celui qui me manquait depuis trop longtemps... 


Ce crime, oui ce beau crime, m'a également permis de venir pécher dans le nouveau lac de mots moirés...ceux de Moran. Ma mémoire m'a rappelée à certains mots qui y étaient toujours prisonniers...mots noirs et dorés/mots chaos/mots rhum et eau/mots café/air de sons délavés/page immolée/éclat des os cendrés/vers enfumés/déroulés /lovés/cyberholésNow I know you, I'll listen to them...Now I found them, I'll drink to you...Il n'y a rien pour rien...



THE FLYING PAPERS


Because we don't laugh anymore,
I create this new blog for a Fly
On the dark side of this Moon,
there is a new kind of bloom...
Nobody will read these words,
except me and you, little Bird...




Jeudi, 28 septembre 2006
La Grange aux Loups



Ô mes théâtres, Ô mes silences, Mes paradis et mes enfers, Mes ténèbres et ma transparence, Ô mes étés, Ô mes hivers, Ô mes velours, Ô mes amours, Ô mes vaisseaux, Ô mes oiseaux,Vous avez tous le ciel immense D'un même et multiple pays.

Barbara




Le théâtre est le premier et le dernier métier.

Voltaire




***


La Voix de Barbara, ses mots, sa musique, rien que de la réentendre à nouveau hier, a ressuscité une partie de mes automnes...C'est en Louve noire, un jour de novembre, que j'ai fait cette prestigieuse découverte, en palpant la couleur rose de la pochette...Marienbad...L'enfant Laboureur...Monsieur Capone...mais surtout Le 6 novembre, chanson pour une absente, une pièce instrumentale pour Voix, que la sienne, accordée à celle du Piano...





Sorcière ou Fée ? Je ne le sais toujours pas; mais elle revient toujours comme ça, me hanter, sans m'avertir, sans me claironner son arrivée...À chaque automne assoiffé d'absinthe, elle revient faire résonner son vent; celui qui entre par en-dedans, dans mon petit labyrinthe qui tout en émoi l'attend...celui qui entre par en-dedans, doucement ou furieusement...


La Louve

Cette histoire n'est pas pour vous
N'écoutez pas
D'ailleurs ce que je dis ne vous
Regarde pas
Elle avait du sang de louve
Moi des yeux de pauvre chien
Et un chien contre une louve
Ça n'est qu'un chien
Quand je la tiens à mon bras
Je le tiens bon
Pas besoin de camélias
Ni de vison
En petites pattes de mouche
On s'écrivait des je t'aime
Moi j'étais jaloux farouche
Comme quand on s'aime
Les amis de ses amants
Sont pas les miens
Elle va pas les voir souvent
Mais quand elle en vient
Dans ses yeux y a la facture
Un soleil éblouissant
Qui remplit la chambre obscure
Ou je l'attends
L'amour qui ne brûle pas
N'est pas l'amour
L'amour qui ravage un cœur
Est le meilleur
Parfois de ses lèvres pures
S'échappaient des mots pervers
Laissant comme une morsure
Un goût amer
Cette histoire n'est pas pour vous
N'écoutez pas
D'ailleurs ce que je dis ne vous
Regarde pas
Elle avait du sang de louve
Moi des yeux de pauvre chien
Et un chien contre une louve
Ça n'est qu'un chien

Barbara

On peut aller la visiter dans sa Grange aux Loups...


Et je ne suis pas encore Mistral...;-)



Vendredi 29 septembre 2006

Aujourd'hui, notre monde manque énormément de courage, d'amour, de poésie et de rêve...

Éternité éphémère
(mots de la Troupe)

Le théâtre est toujours un engagement. Histoires pour célébrer le monde et ses mystères. Mots et choses pour ne pas mourir. Verbes pour esquisser pierres, engendrer vies, créer des femmes et des hommes, souffler des dieux, voir défiler des siècles entiers. Le théâtre est toujours intuitions vitales, fouilles archéologiques de rêves, tentations de folies. Le théâtre est toujours labyrinthes de couleurs et de matières, chorégraphie divine, mélodie secrète. Le théâtre est toujours voyages à travers les plis de la lumière. Le théâtre est toujours une éternité éphémère...


***

Se lève la noirceur puis se couche la clarté; 
soufflé des cieux, semé de terreur, 
mais toujours intrigué... 
d'espérer...

Régis Caron

***

URD

Dans la mythologie nordique Urd (Urðr) est une des trois Nornes. Son nom signifie ce qui est arrivé, et est lié au mot anglais weird et au haut-allemand Wyrd. Voir aussi le puits d'Urd, ce puits sacré supposé abriter la tête de Mimir le géant et source de l'eau pour Yggdrasil.


C'était LE JEUDI 28 SEPTEMBRE DE L'AN 2006...

Le Metteur en Scène accueillit lui-même les Spectateurs qui durent passer avec lui et La Troupe de L'URD un moment classé éphémère mais à jamais inoubliable...L'Accueil se fit à l'extérieur des Murs de La maison de la Culture...
Un feu y brûlait déjà; le vent soufflait tiède, aucune apparence de pluie, pourtant nos parapluies se déployèrent dans un silence révolutionnaire...

Le Cortège des Comédiens-Musiciens fit son apparition...On entendit une Voix nous parler dans une langue inconnue; une Voix Humaine, c'était celle de Sylvio-Manuel Arriola...Intrigués, nous comprenions déjà son Appel...On longea les murs de brique de la Maison pour monter l'escalier de fer, pour enfin pénétrer dans le Monde souterrain d'Hanna Abd El Nour...

Après le sens de la Vue, s'éveilla celui de l'Odorat: l'encens parfumait le décor de lambeaux de vêtements suspendus; accrochés comme des trésors, on y huma l'Espace du Studio Premier Acte...

des chaises aux formes diverses, éparpillées ici et là, choisissez donc votre place, O mon jeune Roi...

Avec toute la courtoisie du sans effroi, on nous offrit, comme premier plat, des bonbons....enveloppés...puis des condoms...pour se protéger...et plus tard une pomme...que l'on mangea...

Sans surprise on les accepta...et le Spectacle commença....[ le metteur en scène était toujours là ][ nous étions en sécurité avec Hanna...]

Un Musicien passa, c'était Mathieu Campagna; il accordéonisa nos cœurs et nos âmes sous ses doigts...

Transportés momentanément dans un sombre éclat de joie, l'Ouïe pu se mettre à battre depuis nos labyrinthes écarlates...Sylvio-Manuel Arriola et Olivier Normand, masculinisant le Temps, leurs bras nus le décrochant; Maryse Lapierre et Klervi Thienpont, le féminisant, nous le poussant hors du Ventre maternisant...Sous la pluie ou entre les gens, ils étaient tous resplendissants...

Acteurs invités dans la Noirceur de l'Auteur 
Spectateurs noyés dans le Rayon X du Broyeur 
Inter activés par les mots en chaleur, 
des rives de sueur, bruit des odeurs...
le chariot élévateur de nos âmes sœurs fit,
sans aucune crainte du Malheur, un détour...
dans l'Arène du Bonheur


L'eau giclait du haut des cieux; le riz, la neige, la pluie, le Bleu...rien ne sera jamais plus comme avant, rien ne sera jamais plus comme ce vent...L'Or de l’œil du Comédien se fixa dans le mien; ses mains moites effleurèrent notre quotidien...ses sourires à l'Elquidam pleurèrent du crachin, ses chagrins de Dydrame lamentèrent le matin...

On ne peut espérer mieuxque ces mots venus de la terre du Liban, interprétés sur celle d'un Québec errant, d'une Mer intérieure... et d'ailleurs...des mots qu'Artaud aurait aimer entendre sur scène, des mots qu'Anouilh aurait aimer pendre...lui-même. Antigone, Créon, Sophocle, ré-installés sur des pierres, dansèrent sur des sons et des lumières, sur des mots de roc en poussières...

Que de la Poésie-mère dans l'Agora des Cités-Bloc...La Tombe, la Bête, l'Arbre et les Étoiles...Le Socle, la Tempête, le Marbre et le Voile...Oui, nous étions bien...nous étions même très bien: on avait des cannes de sirop d'érable, des caméras vidéos...on avait le Câble, pour se pendre avec...on avait aussi des jobs à temps plein et du sable sur nos chemins...des sourires vernis, et des fioles de venin, des vêtement dégriffés signés Calvin CLIN...mais c'était flou...c'était flou et ça le serait toujours...parce qu'on avait pas encore eu à câller l'original, ni non plus à danser un rigodon sur les tapis du rideau-hâle mais on est bien quand même..on est bien, et on le sera encore...demain...sur la tonne métrique de nos déchets résiduels...ou sous la tonne empirique de nos peines présidentielles...

Ne nous reste qu'à savoir quand sera la prochaine Levée des Grosses Vidanges, celles que l'on déposera dans le Dernier Dépotoir mais peu importe, nous étions LÀ mon ami, peu importe nous étions LÀ, avec ou sans permis...

***

Je ne sais pas si j'ai bien résumé la pièce Les Grenouilles et les Parapluies Idées, Corps et Voix en quête d'une fête révolutionnaire ANTIGONE COMME SPECTACLE SANS FIN, mais c'est en vrac ce qui m'est resté dans ma mémoire de ce 28 septembre-là, celui de l'an 2006...

***

Pour terminer cette soirée inoubliable, les Spectacteurs furent conviés à rester dans la Maison, afin d'y rencontrer les Comédiens-Musiciens, le Metteur en scène et ses assistants. Ce fût pour la Spectatrice une joie, oui, une vraie fête, comme on se plaît à qualifier les séances du Théâtre de l'URD...Encore sous le charme de cette pièce révolutionnaire, je soumis à l'Auteur presque un questionnaire, lui qui est très discret...Hanna Abd El Nour: un homme affable, généreux et respectable, il porte en lui, comme chaque être humain sur cette Terre Mère en porte un, le charme intègre de son propre mystère...Mais je dois apprendre à me taire pour retourner le fer dans la Plaie, celle que le Feu du JEU immolé a laissé en moi et à ceux qui l'ont créée, pour y éveiller ce qui dormait dans le creux et l'extrémité de nos sens endormis...Merci au Théâtre de l'URD et à tous ceux et celles qui rêvent d'un pays libre.C'était le Jeudi 28 septembre 2006, on s'en souviendra longtemps.


http://www.montheatre.qc.ca/quebec/archives/09-premieracte/2007/grenouilles.html



Samedi, 30 septembre 2006
Une clairière dans une jonchée d'ordures


Ignatus J. Reilly est gros…très gros…Ignatus est un gros fouteur de merde, révolutionnaire dans l'âme, schizophrène drolatique… Celui-ci, habite encore chez sa mère à 30 ans, il n'a de cesse de remplir ses cahiers " Big Chief " de son projet littéraire visant à démontrer la dégénérescence de la société et prônant un retour à des mœurs plus saines dans une prose moyenâgeuse. Fou incompris (où est-ce le monde qui l'entoure qui est fou ?), Ignatus change d'idées comme il change de travail... démontrant en cela son inaptitude à s'intégrer dans la société qu'il critique. La conjuration des imbéciles est le roman d'une dégénérescence ou (au choix) de la renaissance d'un personnage hors norme…La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole, comme un furet...insaisissable.



***

Comme une lettre dans une bouteille, l'adresse apporterait peut-être une réponse, peut-être même celle d'un saboteur professionnel et légitime. (p. 270) Ignatus, voilà TROP longtemps que je suis gentille avec toi, dans notre correspondance. Désormais, inutile de m'écrire tant que tu n'auras pas pris parti. J'ai horreur des lâches. (p.106) Une fidèle lectrice. M. Minkoff


***

Cher Lecteur, les livres sont des fils immortels qui défient ceux qui les ont engendrés. (p. 127) Platon Cher Lecteur, Un grand écrivain est l'ami et le bienfaiteur de ceux qui le lisent. (p.148) McCauley Cher Lecteur, Un bon livre est le précieux sang vital d'un maître esprit, embaumé et volontairement dissimulé comme un trésor pour servir dans une vie ultérieure. (p. 272) Cher Lecteur, La Nature, parfois, fait des imbéciles, mais un freluquet est toujours oeuvre de l'homme lui-même. (p.324)

***

Mesdames et Vicieux, bonsoir!
L'Ignorance et la Coutume


Dans le champ clos de mon esprit
un mot de trop a coulé ton bateau...


Un murmure cardiaque
pour le cœur des ténèbres
le Baiser de la Mort
sur la Nuque de l'Humanité...

Dans l'oreille cirée et compatissante
boules d'hématomes et de comédons;
au milieu du désespoir,
la matrice et dans vos narines,
les vibrisses...
Sur les petits cœurs de latex,
la résille des veines noirâtres

Le bruit violent de la succion
dans les babils irresponsables
du chœur des vierges folles

Sur l'Aile de la Prose,
la Racine de l'Apathie;
Un aperçu de notre quête:
les beautés d'un madrigal
D'l'aut' côté de nos impasses,
dans les fumées de l'Ivresse
puisée à même le mauvais vin
la symphonie de vos confidences

Une jeune déesse aveugle
avec son guide bienveillant;
un tâcheron de plume
un épicène avec un béluga:
des gens aussi inimaginables,
une joyeuse torpeur juvénile
des bijoux pour le nihilisme

L'Atelier du Suceur de Sang
façon révolution industrielle:
sa petite chambre-matrice
dans la maison des poulaga

Une chute dans les abysses
la corruption d'un Innocent

Dans le parc de Poe,
orée de la Forêt du mal,
une clairière qui jonche nos ordures vassales;
Et sur le trottoir des impasses et des ruelles
la baie calme de nos vaguelettes qui déferlent

La voiture vilaine vautrée sur la Bombe Nucleyère,
une gigue sur la lande pour la traversée du Marais

Les derniers réverbères clignotants
de la dernière banlieue marécageuse;
Les fleurs teintes sur les bloudgines
l'imbibologie de l'Ironie qu'on imagine...


Ces mots d'emprunt, ces mots d'embrun,
ces mots d'empreintes que tu me prêtes;
Merci Auteur de me les avoir écrit si noirs,
merci Acteur de les avoir exécutés un soir



---Oh, mais si, bien sûr. Il y a toutes les notes que j'ai jetées sur le papier. Il ne faut pas les laisser tomber entre les mains de ma mère elle pourrait lui rapporter une fortune. L'ironie serait trop amère. (page 471) Pourquoi les fleurs les plus belles se fanent-elles sur leur tige ? ( p.277) Les fleurs teintes sont contre nature, perverses, et, j'imagine, obscènes. (p. 382) Myrna menait sa Renault à travers la circulation avec une grande maîtrise, louvoyant au long des ruelles d'une étroitesse incroyable et, bientôt, ils eurent laissé derrière eux, les derniers réverbères clignotants de la dernière banlieue marécageuse. Ils roulaient dans les ténèbres, au milieu des marais saumâtres. (p. 477)



Lundi, 2 octobre 2006
Alginate



Pur célébrer la réouverture des Enfants de la Nuit


Alginate

Suivre de loin le Processus de la Construction
Suivre de près le Consciencious de l'Admiration
Crâne d'alginate pour NokturA
Agglomération de son âmémoi;
Jouer aux échecs sans les mats
Enjouer les yeux de l'astigmate
Les corps moulés
Les têtes roulées
Les yeux crevés
Les dents gelées
Les doigts encrés
Le cœur fouetté;
Le dos flancs gelés
Le mot constellé
Détruire l' EFFET.
Encercler le NOM.
Élaborer les chairs
des filles et canons
Construire des ponts
entre deux cratères
Désarmer le Béton
installer une prière
Un seul mystère
pour la Passion;
pour ne rien faire
dans les Maisons...
Écrire sans raison.
Lire les E-motions.
Regardez-les faire:
deux jeunes frères
Alginate Alginate
le Gel qui perdure
le Gel qui endure
De E400 à E405, algines,
Reconstruire les jambons
ou encapsuler les poisons:
De E400 à E405, algines,
mouler le corps des sons,
reproduire des sensations
Alginate Alginate Alginate
Pour survivre aux formes
pour s'ouvrir aux hommes
pour exprimer leurs rimes
pour ne plus faire de frime:
enfouir la Main en l'Abîme
pour créer le Néo-fanzine
Alginement vôtre,

La Fée Blackstick




NokturA 
Alginate



Mardi, 3 octobre 2006
 
Les Jongleurs
La Jongleuse

2 ème partie

L'été des Sauvages et les brayeuses


De longues années ont passé sur les événements que nous venons de raconter. C'EST ENCORE UN JOUR D'AUTOMNE. Une de ces belles matinées roses et vermeilles que l'été laisse tomber de sa couronne, fuyant le vent frileux qui déjà commence à souffler sur le soleil. Déjà les rosées du matin, si tièdes en juillet, se cristallisent en givre sur les toits et sur les pointes des herbes qui jaunissent. C'EST LA SAISON D'OCTOBRE, la mélancolique saison des feuilles mortes. (p.140)

L'abbé Raymond Casgrain 
Contes, Légendes et Récits du Bas-du-Fleuve 1.
Les Temps Sauvages 
Victor-Lévy Beaulieu
Editions Trois-Pistoles



La nausée abonde

NAUSEA
bECK 

1, 2, 3, 4







Now I'm a seasick sailor On a ship of noise I got my maps all backwards And my instincts poisoned In a truth blown gutter Full of wasted years Like blown-out speakers Ringin' in my ears Oh it's nausea, oh nausea And we're gone It's nausea, oh nausea And we're gone Now I'm a straight-line walker In a black-out room I push a shopping cart over In an Aztec ruin With my minion fingers Working for some God Who could see his own reflection In a parking lot Oh it's nausea, oh nausea And we're gone No it's nausea, oh nausea And we're gone Now I'm a priest teenager On a tower of dust I'm a dead generator In a cloud of exhaust I eat alone in the desert With skulls for my pets I rate the days, one to ten With lead cigarettes It's nausea, oh nausea And we're gone It's nausea, oh nausea And we're gone


***

FIN des FLYNG PAPERS
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